tre fan du Prisonnier
à l'aube du 3ème millénaire, c'est bien souvent se trouver dans la peau d'un
quadra "tombé tout petit dedans" un beau jour de mai 68. Et pour les plus
jeunes se souvenir des rares rediffusions ou de l'émotion de la découverte des épisodes
en vidéo. C'est en tout cas loger un village peuplé d'irréductibles qui
n'échangeraient pas Fox Mulder contre le Numéro Six. C'est le visiter, ce fameux
village, s'y rendre en pèlerinage ou organiser des conventions, éditer des fanzines,
écrire des thèses, compiler des articles, ou
servir de bête curieuse et costumée
aux journalistes en mal d'inspiration.
ais comment, plus de
TRENTE ANS après la première diffusion en France, ne pas se lasser de regarder encore et
encore DIX-SEPT EPISODES seulement ? C'est qu'un véritable culte s'est développé autour
de la série et de son génial démiurge, Patrick McGoohan. Un culte où ne manquent ni
les prêtres (les fan-clubs), ni les rites (le fameux "bonjour chez vous"
!), ni les reliques (ah, la Mini-Moke d'époque
). La liturgie, elle, se distillant
au fil des images pieuses inspirées par LE PRISONNIER.
ais voilà, le culte
s'est métamorphosé en culture. Les gimmicks sont rentrés dans notre langage. La musique
se décline en techno. Le gros ballon blanc a servi à vendre des bagnoles. La série n'a
pas seulement lancé le grand vent de folie qui rend culte n'importe quelle salle
d'hôpital filmée en urgence. Elle a aussi révélé, comme toute religion, la
fascination qu'inspire, à l'horizon 2001 cher à ce vieux Stanley, la solitaire lutte que
chacun mène dans la prison dorée de notre village planétaire.
tre fan du
Prisonnier, après tout, c'est tout simplement posséder ce SIXIEME sens qui,
intuitivement, permet de reconnaître une "oeuvre" avant qu'elle ne soit
elle-même reconnue.