ePIsode
C’est avec tristesse
que nous avons appris la cessation de la parution du magazine ePIsode.
Faute d’un lectorat suffisamment étendu, les responsables ont décidé d’arrêter
les frais. Le rÔdeur avait assisté à la naissance de cette revue lors du festival
des séries cultes de Mâcon en 2002. Durant presque deux ans - une belle longévité
quand la moyenne de ce type de revues ne dépasse pas le 3ème numéro - nous avions
apprécié son look novateur, ses infos pertinentes et pointues, son ton résolument
dynamique. Nous souhaitons bonne chance à tous ceux qui ont contribué à le faire
vivre. Ironie du sort… : dans le dernier numéro figurait un dossier sur ...
Le Prisonnier. Be seeing you !
Spécial McGoohanographes
N’en
jetez plus ! Pas moins de 6 DVDs «starring» Patrick McGoohan sont sortis récemment.
Procédons par ordre :
Train
d’enfer (1957) : sorti chez PVB Editions (France, 09/2002). Bonus
: une très belle galerie de photos (N/B), avec beaucoup de photos de tournage
de McGoohan. Présenté dans la c h r o n i q u e McGoohanographie du présent
rÔdeur. Prix : 11.16 euros sur www.alapage.com.
Su
mejor amigo (Best of friends) (1991) : sorti chez Paycom
Multimedia (Espagne), courant 2003. La rencontre entre George Bernard Shaw
(McGoohan), Sydney Cockerell et Laurentia McLachlan. McGoohan joue un Shaw cabotin
irrésistible. En version espagnole et/ou anglaise sous-titrée. Ce DVD espagnol
a été trouvé par hasard sur le site d’enchères Ebay.
Brand
(1959) : sorti chez BBC Network Woldwide, collection «World Theatre»
(10/ 2003). Bonus : documentaire «Brand in retrospect», galerie de photos, programme,
interview avec Peter Sallis. Version restaurée. McGoohan joue un prêtre exalté
par la foi. C’est ce rôle qui l’a révélé à Lew Grade avant Destination Danger.
Prix : £16.99 sur www.choicesdirect.com.
Three
sovereigns for Sarah (1985) : Sorti chez Revelation Films Limited
(10/2003). Pas de bonus. Une nouvelle version du procès des sorcières de Salem.
McGoohan joue le rôle d’un juge face à trois soeurs accusées de sorcellerie.
Prix : £16.99 sur www.choicesdirect.com.
Hell
drivers (1957) : sorti chez Carlton (01/2004). Bonus : bande-annonce,
galerie de photos, les lieux de tournage, interview de Stanley Baker. Présenté
dans la chronique McGoohanographie du présent rÔdeur. Prix : £11.99 sur www.choicesdirect.com.
All
night long (1962) : sorti chez Carlton (04/ 2004). Bonus : bande-annonce.
Présenté dans la chronique McGoohanographie du rÔdeur No. 44. Prix : £8.99 sur
www.choicesdirect.com.
A cette moisson,
il convient d’ajouter le DVD «25th/ 30th anniversary» de Six of
One qui regroupe des images des conventions de 1993 et 1997. Plus de 30 invités
(pas de McGoohan dans le lot…) et des révélations passionnantes sur le tournage
par les acteurs et le personnel qui y ont participé.
Kenneth
Griffith s’est montré extrêmement bavard en 1993. Il admirait énormément George
Markstein. Pour lui, le Prisonnier était le reflet de ses angoisses
de juif par rapport aux camps de concentration. Il raconte également pour la
petite histoire qu’il était pressenti pour jouer le rôle d’un cardinal dans
un film intitulé The prisoner avec Alec Guinness, mais qu’il a
été écarté. McGoohan aurait dit aux producteurs que Griffith étant un comique
(alors qu’il ne le connaissait pas en tant que personne), il ne pouvait jouer
ce rôle. McGoohan s’est ensuite racheté de sa gaffe en lui donnant un rôle dans
«Koroshi», l’épisode final de Destination Danger.
Ils ont ensuite été partenaires en affaires pour produire des documentaires.
Et c’est à Griffith que McGoohan a demandé d’écrire le discours du Juge dans
«Le Dénoument».
Gino Marrotta,
assistant réalisateur, se souvient avoir filmé à 6 heures du matin, un dimanche,
la scène du camion- cage, avec la musique de Dry Bones jouée à
tue-tête en plein Trafalgar Square !
Pour Jack Lowin,
caméraman, il est clair que le No. 6 était John Drake, puisque McGoohan lui
avait déjà parlé de cette idée.
Le réalisateur
Peter Graham- Scott, qui a tourné «Le général», a eu l’occasion
de retravailler avec McGoohan sur L’auberge de la Jamaïque en
1982. Celui-ci ne voulait pas déjeuner avec les autres membres de l’équipe et
lui a demandé de lui tenir compagnie. Ils se sont donc levés tous les jours
à 6 heures du matin pendant 6 semaines. McGoohan lui a confié qu’il l’avait
choisi sur Le Prisonnier parce qu’il était rapide et pas cher.
A l’époque, il travaillait pour la BBC et c’est McGoohan qui l’a fait
venir chez ITC. On lui a remis un scénario le samedi pour commencer le
lundi ! McGoohan lui avait aussi confié qu’il se sentait prisonnier dans son
costume de Drake.
Annette André
(Monique, dans «L’enterrement») a détesté travailler avec McGoohan
car elle le trouvait trop sévère. Il a apparemment incendié le réalisateur Robert
Asher devant tout le monde tout en reconnaissant qu’il devait avoir beaucoup
de pression. Elle pense également qu’il avait un problème pour travailler avec
les femmes.
L’interview
d’Alexis Kanner, montrée lors de la RFP 2004 à Lyon (1-2 mai 2004 : cf. le compte-rendu
dans ce même rÔdeur), a été filmée à Londres en 1997 pour le 30ème anniversaire
de la série. Kanner est interviewé par le fondateur du fan-club anglais Six
of One, David Barrie, qui lui demande son implication dans le tournage du
Prisonnier de septembre 1967 jusqu’au début de 1968. Il raconte
que la responsable du casting, Rose Tobias-Shaw, ne voulait pas de lui car il
avait une mauvaise réputation ! Pour «Living in Harmony», c’est
lui-même qui a créé le look du «Kid». Il a déniché chez un fripier de Londres
un pantalon ayant appartenu à un géant de cirque. Il a pensé que le chapeau
haut de forme accentuerait l’aspect singulier et individualiste du bonhomme.
Il a fait des choses qu’il n’oserait pas faire dans la vie réelle, comme monter
sur un grand huit et faire le c**. Quand on joue son rôle, on se défonce pour
le rôle et on oublie tout ! Nous étions au bord de l’hystérie répond
Alexis, sur la fin du tournage. Il se souvient que McGoohan lui a demandé de
contacter Leo McKern pour «Le Dénouement». Celui-ci a d’abord
refusé tout net. C’est Kanner qui l’a calmé et l’a convaincu que McGoohan avait
changé !
Détails : 30
invités, 12 chapitres, 106 minutes, version PAL ou NTSC. Présentation artisanale.
L’image est assez pâle à cause des conditions de transfert VHS-DVD et de l’éclairage
utilisé à l’époque. Ce DVD n’en reste pas moins un témoignage passionnant par
ceux qui ont vécu et ont fabriqué Le Prisonnier. Bonus : Ed Ball
interprète la chanson I helped Patrick McGoohan escape en version
«unplugged». Prix : £13 port compris. Pour commander : R.Langley, Six of One,
PO Box 66, Ipswich IP2 9TZ.
Fans du Kid Alexis Kanner : The 1984 ICA Theatre interview
Kanner
avait été interviewé il y a 20 ans lors de la présentation de son film Kings
and desperate men (inédit en France) dans le cadre du festival du film
de Londres en novembre 1984. Six of One avait suggéré une interview spécialement
pour les membres du club afin de parler du film et du Prisonnier.
Kanner avait accepté d’y participer sans réserve. L’interview a été menée par
Chris Rodley, co-producteur du documentaire Six into One, the Prisoner
file diffusé sur Channel Four la même année. Une cassette audio
fut ensuite produite par Larry Hall et Arabella McIntyre-Brown. Il s’agit de
la version CD proposée aux membres de Six of One pour la 1ère fois depuis 20
ans.
Durée : 57 minutes,
format CD, présentation artisanale soignée. S’adresser à Bruce Clark, Six of
One, 871 Clover Drive, North Wales PA 1944 USA. SixOfOne@netreach.net. www.ThePrisonerAppreciationSociety.com.
Contenu : Kings
and desperate men, Directing McGoohan, Sounds on Kings, Hired for Harmony, Post
Prisoner plans, Fall out tales, After Prisoner filming, Audience questions.
TV
Après cette
avalanche de DVD, la rediffusion du Prisonnier sur le câble semble
presque anecdotique… Et pourtant, la série fantastique a récemment fait les
belles soirées de Cinéma Classic, une chaîne du groupe Canal Plus.
Après la diffusion d’une bande-annonce fin avril, le coup d’envoi a été donné
le samedi 15 mai avec « L’Arrivée », diffusée à 20H45. Jamais
la série ne n’est retrouvée en si bonne compagnie sur une chaîne télé puisque
le 15 juin dernier, 2 épisodes voisinaient avec Le ciel peut attendre
de Lubitsch, et Laura d’Otto Preminger, rien de moins !
Bonne compagnie
également que celle du lieutenant Columbo dans l’épisode « En
grandes pompes » que TF1 a rediffusé le 21 janvier dernier en
2ème partie de soirée : en prévision d’un été caniculaire ?
Dans
un genre assez déjanté, la 100ème de l’émission canadienne Infoman
a donné lieu en avril dernier à un bel hommage au Prisonnier.
Diffusée sur la chaîne Radio Canada, cette parodie de journalisme d’enquête
est brillamment animée par un sympathique hurluberlu dénommé Jean-René Dufort,
et par sa complice en questions potaches, Chantal Lamarre. Et pour la 100ème,
anniversaire culte, ils se sont logiquement rendus au pays du culte : la Grande-Bretagne.
L’hommage au
Prisonnier n’est qu’un juste retour des choses, puisque Radio Canada
a été la 1ère chaîne télé mondiale à diffuser la série : on est des visionnaires,
déclare un fan québécois avec un accent à la Céline Dion. Jean- René Dufort
s’est donc rendu à Portmeirion, le seul lieu de tournage encore debout après
30 ans, et s’est retrouvé au milieu de fans [qui] ont tellement
appris à triper sur la série qu’ils rejouent des scènes (merci Six Of
One) ! Lui-même a rejoué aux élections de « Liberté pour tous
», et a baptisé son pantalon lors d’une fuite éperdue sur la plage du village.
D’autres clins
d’oeil cultes étaient rendus dans ce n°100 d’Infoman, notamment
à Chapeau melon et bottes de cuir, avec Jean-René en John Steed
et Chantal en Emma Peel, mais aussi –et surtout, pour les fans inconditionnels-
à Gerry Anderson, le créateur des Thunderbirds, de UFO,
de Cosmos : 1999 et de bien d’autres séries. Gerry tient d’ailleurs
à faire savoir qu’il n’a rien à voir avec le film adapté des Thunderbirds,
mais qu’une équipe travaille actuellement sur une version numérisée de Captain
Scarlett, en hypermarionnetoscope ! Captain qui, disent les plus
jeunes ? En voilà qui n’ont pas suffisamment tripé dans leur enfance…
La bonne Vitesse
Récemment
abonné au club, Stéphane Willocq n’en est pas moins un mordu de longue date,
comme le prouve sa réalisation perfectionniste d’une Lotus Seven au 1/43ème
: passionné de miniatures automobiles –il en possède près de 300 !-, il découvre
dans un catalogue spécialisé la fameuse voiture réalisée par le modeliste Vitesse,
mais bleue marine et rouge, munie de sièges baquets et d’arceaux de sécurité.
Peu de ressemblance avec la voiture du N°6 donc, mais qu’à cela ne tienne !
Stéphane entreprend
de tout démonter, de décaper la peinture –je vous rappelle qu’il travaille sur
un modèle au 1/43ème !-, de repeindre aux couleurs cultes, de confectionner
une banquette rouge fidèle à l’original et de fignoler tous les détails où «
ça le fait » : capote à liseré blanc, tableau de bord rouge, et bien sûr la
fameuse plaque d’immatriculation KAR120C.
La voiture, conduite
par un petit Prisonnier en habit de N°6, a ensuite été mise en scène sur une
plage, menacée par un… cochonnet déguisé en rôdeur, et en présence d’un villageois
qui brandit une pancarte « Vote for N°6 »: ce villageois est tout sauf quelconque
puisqu’il s’agit d’Alain Carrazé, que Stéphane admire depuis longtemps au travers
de ses émissions et des DVD, et qu’il tenait à associer à son hommage à la série.
Il aimerait d’ailleurs beaucoup connaître sa réaction en découvrant les photos.
Bravo pour ce
travail patient et minutieux, tout en finesse pour une belle Vitesse
! Nous espérons tous voir cette fameuse maquette lors d’une prochaine rencontre,
n’est-ce pas Stéphane ?
La Moke du futur
Pour
rester dans le domaine automobile, le site caradisiac.com annonce la
possible ressortie de la célèbre Moke : après la berline, le cabriolet, Mini
envisagerait de diversifier sa gamme avec l’arrivée d’un break et même d’un
4x4 qui reprendrait le nom d’une évolution utilitaire de la Mini, la Moke.
On la connaissait au village en taxi, ambulance ou voiture utilitaire, mais
un 4X4 ferait bien l’affaire sur la plage de Portmeirion. Une idée de miniature
pour Stéphane Willocq ?
Du côté de ebay
Il y a vraiment
de quoi se faire une belle panoplie du parfait fan du Prisonnier
sur ebay ! En effet : depuis la sortie de la série en kiosques, des tas de fans
de la première heure revendent leurs cassettes VHS, tantôt à l’unité avec peu
de succès (prix de vente entre 1 et 6 euros, quand il y a preneur), tantôt en
coffret avec un peu plus d’audience (12 à 36 euros pour les 16 coffrets vendus
au cours des 3 derniers mois). On notera un coffret un peu plus rare, puisque
vendu avec le calendrier collector à 24,50 euros.
Les DVD kiosques
continuent de se vendre. Probablement des fans déçus ou plus pragmatiquement
des opportunistes qui profitent de l’occasion pour arrondir les fins de mois.
En effet, ces DVD vendus à 14,90 euros se revendent parfois jusqu’à 22 ! Et
le premier numéro (double) est souvent vendu en deux parties, histoire de faire
monter les enchères. Ce sont donc pas moins de 60 DVD qui se sont revendus dans
le premier trimestre 2004 entre 4,50 et 17,03 euros pièce ! Notons également
la vente d’un lot de fascicules sans DVD à 1,50 euros.
Le coffret DVD
a encore la cote : 6 exemplaires proposés entre 49,50 et 71 euros, ce qui est
encore rentable par rapport au prix public à plus de 80 euros ! Un coffret anglais
a également trouvé preneur à 51 euros.
Passons maintenant
aux objets plus rares, comme le très recherché livre 8ème Art qui est quand
même proposé en moyenne 1 fois par mois et vendu à des prix compris entre 77
et 152,61 euros. Et oui, c’est pas donné, mais c’est introuvable !
Pratiquement
introuvable aussi, une édition originale (1977) du livre de Thomas Disch vendu
à 10,50 euros. Des éditions plus récentes étaient aussi proposées : celle de
1979, vendu entre 5 et 13,50 euros et celle de 1992 vendu à 5.
Côté raretés,
un mug Prisonnier n’a pas trouvé preneur, tout comme un T-shirt ou une cassette
VHS de « Koroshi », le dernier épisode de Destination Danger.
En revanche, un lot de 2 romans Destination Danger (1,50 euros),
un badge (6 euros), une lavalamp (14,90 euros sans savoir si elle était d’époque),
un lot de photos 8ème Art (5 euros) et un lot de photos de séries (dont 1 du
Prisonnier à 1 euro) ont été remportés.
Dernière curiosité
: 4 exemplaires de notre revue ont été proposés à 1 euro. Il s’agissait des
numéros 7 à 10, au format A5, couverture couleur. Ils se sont vendus à 3 euros…
La boule verte
Notre Stéphanois
préféré, alias Jean-Michel Philibert, a noté une possible référence au Prisonnier
dans le film La belle verte de Coline Serreau : c’est une allégorie
écologique et pleine d’humour où de beaux extra-terrestres très baba cools viennent
sur terre pour « déconnecter » les hommes de leurs pensées négatives. Leur moyen
de transport est une boule blanche qui flotte dans les airs ou surgit de l’eau…
Coline Serreau a-t-elle vu Le Prisonnier ? Difficile à dire, mais la
vision de cet oeuf blanc cosmique rejoint celle évoquée dans le livre des éditions
Yris : un moyen d’étouffer les pulsions agressives et de faire naître une attitude
plus libératrice.
Cré Dio !
A l’occasion
de la sortie chez Yris du livre Le Prisonnier, une énigme
télévisuelle, Patrick Ducher et Jean- Michel Philibert ont goûté aux joies des
interview radio : nous avions évoqué dans le rÔdeur 47 celle de RGB,
radio de Cergy-Pontoise, mais les 2 compères ont également eu droit à une interview
fleuve dans l’émission « le morceau caché » le 27/03 dernier sur
la radio stéphanoise Radio Dio, sous les auspices de Flavien Girard,
un jeunot tout comme il faut.
Sur fond d’extraits
musicaux de Ron Grainer (Le Prisonnier et The Omega Man)
et de dialogues en boucles obsédants, Flavien analyse et questionne avec pertinence
: il note d’emblée le côté paradoxal du mimétisme de certains fans alors que
le Prisonnier prône l’individualisme, et Patrick comme Jean-Michel
renchérissent sur la distance ironique et créative des Français, par rapport
à l’attitude plus conservatrice, voire archéologique de beaucoup de Britanniques.
Faut-il laisser
n’importe qui découvrir la série sans prévenir, en DVD par exemple, demande
Flavien de manière un peu provocatrice ? Une des réponses se trouve dans Premières
visions, le hors-série publié fin 2001 par Christian Delattre, qui
regroupait les réactions de téléspectateurs n’ayant jamais vu la série lors
de la rediffusion sur France 3 : Patrick note la finesse et l’intelligence
de ces « vierges » du N°6, notamment quant aux hypothèses sur le dernier épisode
aux veilles de sa diffusion.
Patrick McGoohan
a-t-il voulu son suicide (artistique, précise Jean-Mi…) ? Le générique au cours
duquel il fait ses bagages ne symbolise-t-il pas le départ de l’acteur après
la fin de la série ? Comment PMcG a-t-il vécu l’incompréhension du public après
le dernier épisode ?
Flavien cite
également l’article d’Anthony Davis dans TV Times de 1967, écrit après
la conférence de presse organisée pour la sortie de la série : j’en profite
pour rappeler que nous avons publié la traduction de cet article, « l’extraordinaire
Mr. McGoohan », ainsi que la reproduction de la couverture originale
dans le rÔdeur n°24 de 07/1998.
Quand le jeune
journaliste évoque le jeu théâtral de l’acteur, que certains de ses amis trouvent
vieillot, maniéré, voire ridicule, Patrick et Jean-Michel rappellent la longue
carrière de l’acteur au théâtre, et restent fascinés par le décalage, l’ironie
et la violence constante de ce jeu. Flavien souligne aussi l’humour de certains
passages, et Jean-Michel embraye sur le non-sens, l’absurde même de la série,
basée sur des dialogues très construits, très symboliques, et auxquels McGoohan
a largement contribué sous divers noms.
Peut-on envisager
une suite au « Dénouement » ? On sait que la production a été
écourtée faute de moyens, mais on sait aussi que McGoohan a écrit un scénario
dans le même esprit, on parle sans cesse d’un film à venir, et la BD du tandem
Philibert-Cottarel pourrait fort bien constituer la trame d’un 18ème épisode,
non ? Tout est envisageable, lancent les auteurs, y compris « la vie sexuelle
du prisonnier », inédite, ou encore « le nain au pays de James Bond »…
Et la conception
du bouquin, alors ? Pour rester dans la légende, le bouquin a été écrit en
15 jours 3 semaines, lance un Jean-Mi rigolard. Est-ce un nouvel objet du
culte, une explication définitive, un produit de l’idolâtrie ? Du tout, mon
petit Flavien, c’est surtout un gros boulot documentaire et personnel, et au
bout du compte, les informations et les interprétations proposées n’épuisent
en rien l’intérêt de la série.
Quid des pubs
basées sur le Prisonnier ? Récupération ? Reconnaissance ? Les
2 mon capitaine, car l’hommage n’est pas forcément absent du film mercantile,
et l’allusion peut rester décalée, comme dans la dernière campagne de Perrier
(cf. le rÔdeur n° 40, 06/2002). Flavien souligne enfin le caractère initiatique
du Village, et pose la question de ce qu’est la liberté.
La conclusion
revient à Jean-Mi-Mi, qui répète inlassablement : la question, c’est pourquoi
n’avez-vous pas démissionné ? Une bien belle interview en somme, pleine
de questions inattendues, de remarques judicieuses, et qui a impecablement évité
les clichés chers aux « grands » journalistes. Bravo à tous !
Siège musical
Le
label Naïve vient de faire paraître une balade de la claveciniste Blandine
Verlet dans les ordres du compositeur Couperin, et la pochette suggère une position
d’écoute originale : lové dans un fauteuil globe blanc garni de coussins oranges.
Le créateur du fauteuil en question, Eero Aarnio, est bien sûr crédité. Précisons
que ce label, excellent d’un point de vue artistique, est coutumier des pochettes
« design » qui attirent l’oeil.