Retour aux sources
Il
existe en France un lieu qui mérite le respect des fans du Prisonnier.
Peut-être tout autant (voire plus ?) que Portmeirion où fut tournée la série
en 1966. Ce lieu, c’est Pommiers dans la Loire. Et c’est là que Jean-Michel
Philibert eut deux idées de génie : rassembler les fans français de la série
au sein d’un club et organiser la première Rencontre Française du Prisonnier !
Fort de ce patrimoine
historique important, une télévision locale, TL7
(Télévision Loire 7) eut l’idée de tourner un reportage sur les fans du Prisonnier
dans les lieux mêmes où tout avait commencé, il y a déjà 18 ans.
C’est donc par
une matinée grise et un peu humide que nous nous retrouvâmes, Anne-Marie et
moi-même, ce samedi 7 mai 2005 chez Jean-Michel pour retrouver les deux journalistes,
François REVOUY et Rachid ZAMRANI (à la caméra), qui étaient déjà sur place
en train de filmer de nombreux objets du culte : badges, revues, dvd, maquettes,
grand-bi, lava-lampes…
Puis,
en route pour Pommiers (Jean-Michel habite maintenant St-Etienne) en convoi :
la voiture de Jean-Michel, la voiture de la télévision et la voiture du N°6,
une Caterham Super Seven qui allait servir de studio de tournage mobile pour
le reportage. Ce fut assez étonnant de voir le caméraman de TL7 sortir
à moitié par la portière de sa voiture à 110 km/h sur l’autoroute (c’est son
collègue qui conduisait, rassurez-vous !) pour filmer la Seven sous tous les
angles et en mouvement ! Déjà que l’on ne passe pas inaperçu avec une telle
voiture, mais l’ambiance paparazzi sur la route, ça en a étonné plus d’un !
Arrivés à l’entrée
de ce magnifique village qu’est Pommiers, Anne-Marie et moi nous costumons en
villageois : cape multicolore pour les dames et veste à liseré pour les hommes.
Pendant ce temps, les journalistes étaient partis mettre en place le matériel
pour filmer notre arrivée triomphale dans le village : habillés en villageois
et roulant à bord de la Seven, ça en jette ! D’autant que le soleil était aussi
en rendez-vous, ce qui ne gâchait rien !
Puis vint le
temps des interviews… C’est derrière le volant que j’ai répondu aux questions :
pourquoi une telle voiture, comment vivre au quotidien sa passion de la série,
etc. Puis c’est au tour d’Anne-Marie de passer sur le grill et d’expliquer comment
la série a changé sa vie (avant j’étais grosse et moche. Depuis, j’ai découvert
Le Prisonnier et on ne me jette plus de pierres…).
Petit
tour de Pommiers avec caméra embarquée, ambiance Grand Prix, avant de se retrouver
devant LE lieu culte de Pommiers : l’école où Jean-Michel officiait et la salle
des fêtes où eurent lieu les deux premières Rencontres du Prisonnier.
Une longue interview où Jean-Michel expliqua sa motivation à créer le fan-club
et ce qu’est « la vie d’un fan du Prisonnier ».
Pour montrer
ce que peut être une rencontre de fans, nous avons improvisé à trois un mini
débat où nous avons parlé de John Drake contre le N°6, Jakita, la place des
femmes dans la série et dans le club, des sujets très sérieux mais toujours
sur un ton léger !
Le
tournage s’est terminé sur l’image du journaliste, à bord de la Seven, ravi
de sa nouvelle voiture et qui part en trombe dans un grand « Bonjour chez vous ! ».
Il ne nous reste plus qu’à attendre la diffusion de cette émission, probablement
fin mai ou début juin, mais hélas uniquement visible dans la plaine du Forez.
Mais nous ferons le maximum pour en obtenir une copie et vous la présenter lors
de la prochaine Rencontre Française du Prisonnier dont la date
et le lieu ne sont pas encore connus. Pommiers ? C’est une idée…
Mais après le
départ des journalistes, la vie des fans continue. Et tous les participants
à une Rencontre vous le confirmeront : il n’y a pas de rassemblement de fans
sans un bon restaurant. Et ça tombe bien car il y en a un à Pommiers ! C’est
donc autour d’un plat (de plusieurs mêmes !) que nous avons échangés nos impressions
sur la matinée, parlé du Prisonnier et surtout de tout un tas
d’autres choses car le fan du Prisonnier n’est pas monomanique,
bien heureusement !
Perdu et retrouvé
Vous
vous souvenez tous de Jacques Pradel, l’animateur au visage poupin et aux grands
yeux de chien battu qui faisait les beaux jours de Perdu de vue
dans les années 80 ? Et bien l’animal bouge encore, et il s’est reconverti dans
la chronique touristique tous les dimanches après-midi, sur Europe 1.
Et devinez quoi :
le Village était à l’honneur de ce magazine du tourisme, du voyage et de
l’aventure le 17/04 dernier, entre 15H et 17H. Et là, entrée en fanfare
de Pradel pour annoncer son sujet : je m’adresse tout d’abord à tous les
N°6 qui sont actuellement à l’écoute. Je suis le N°2. Si vous voulez savoir
quel est vraiment le N°1, vous devez vous rendre le plus vite possible dans
le nord du Pays de Galles, en Grande-Bretagne, dans le village de Portmeirion.
Gasp ! Quelqu’un
lui aurait donc vendu la mèche ? Ca, c’est encore un coup du Guide du
Routard et de son édition 2005 sur l’Angleterre et le Pays de Galles…
Las, si le responsable d’édition, Gavins Clemente-Ruiz, a l’air d’avoir effectivement
visité le village, il semble aussi avoir oublié de vérifier ses infos, comme
la plupart des journalistes aujourd’hui. Car conseiller de s’y rendre en bateau
depuis la Bretagne, ou en avion via Cardiff, c’est prendre le Guide du
pèlerin du tandem Vergnieux-Alonso pour du pipi de chat ! Il met 15
jours pour y aller, ou bien ?
Mieux encore,
oui, il y a encore des gens qui habitent à Portmeirion : ah bon, on nous
aurait menti pour Max ? Et Pradel de lancer cette réplique inoubliable : je
m’interroge sur la santé mentale des gens qui vivent là dedans… Nous aussi,
Jacques, nous aussi on s’interroge…
Plus fort encore,
on en arrive à parler du… Prisonnier, si, j’vous jure ! Et là,
Jacquot y va franco : je savais qu’il y avait justement un club de fanatiques.
Avec Vanessa Zhâ, qui prépare cette émission avec moi, on s’est amusés à s’inscrire
sur des trucs, ils nous ont pas répondu. Je ne sais pas si l’association est
un peu dans le coma, mais si elle est dans le coma, elle va se réveiller
(…).
Vous vous sentez
comateux, vous ? Et fanatiques, hic ? Moi pas trop, Patrick Ducher et Christian
Delattre encore moins lorsqu’après vérifications, ils n’ont pas retrouvé trace
de la donzelle Vanessa et du sieur Jacquot sur les forums et autres courriels,
y compris Outre-Manche.
Bon, faut nous
comprendre Jacques, ça fait pas sérieux, et ça rend un peu furax quand on s’échine
les soirs pour que les fanatiques aient leur dose trimestrielle… Du coup, on
était tout retournés à la Rencontre fin avril, et fort peu comateux en en parlant !
Mais Patrick
était bien décidé à ne pas en rester là : après avoir envoyé un rÔdeur et fait
savoir que le club bougeait encore, il a été contacté par Vanessa –tu vois quand
tu cherches ?– et a demandé un droit de réponse dans une prochaine émission.
L’interview de Patrick a donc eu lieu le 5/05 par téléphone, pour une diffusion
le 8/05 suivant peu après 16H.
Et il faut reconnaître
que Jacques Pradel a été bon prince, car après avoir demandé à Patrick s’il
avait fait l’expérience de vivre au Village en louant un cottage, il a fait
amende honorable : il y a à peu près un mois, j’ai parlé de ça, et je me
suis laissé aller à dire que oui il y avait un site internet du fan-club du
Prisonnier mais qui devait être un peu dans le coma (…). J’avais laissé
entendre aussi que peut-être cet engouement pour le Prisonnier était
en train de tomber, alors (…) vous avez pris contact avec nous et c’est pour
ça, en tant que N°1 du fan-club français – vous n’êtes pas un numéro non plus,
vous êtes un homme libre, et en plus vous éditez une revue qui s’appelle le
rÔdeur…
Et Patrick s’est
donc fait un plaisir de lui expliquer ce que faisait le club depuis 1989, la
revue, les autres activités du club, le site internet dont il a pu citer l’adresse
et souligner le bon référencement à partir de Google : cette adresse
figure depuis lors sur le site d’Europe 1, à la rubrique « se divertir »
correspondant à l’émission du 8/05.
Le ton était
cordial, voire blagueur quand ils en sont venus à parler de McGoohan :
- Jacques Pradel : il est un peu prisonnier de cette image…
- Patrick : comme d’autres…
- JP : oui absolument, je sais de quoi je parle…(rires).
Du coup, on
lui pardonnera l’erreur sur la date des conventions anglaises, qu’il situait
tous les 6/06 de chaque année : car après tout, il y a bien eu une convention
un 6/06, mais à Saint-Etienne et en 1992 ! Et on ne va le contredire non plus
quand il parle d’amateurs [qui] se comptent par centaines de milliers à travers
le monde, car c’est bon pour le moral, tout comme une interview bien préparée !
Perdu et retrouvé (bis)
Sans
guide du routard et avec grand bonheur, nos amis anglais de Six of One
ont renoué avec les joies du Village pour leur 24ème Convention qui s’est tenue
du 11 au 13 mars dernier. Parmi les invités d’honneur se trouvait par exemple
Mike Billington, un des «hommes des bois» castagneurs dans «J’ai changé
d’avis», plus connu pour son rôle du Colonel Paul Foster dans UFO,
ou encore Roger Parkes qui écrivit le scenario de ce même épisode.
Les traditionnelles
reconstitutions de scènes eurent lieu sous un beau soleil printanier, et les
3 prochaines conventions sont d’ores et déjà programmées : pour plus d’infos,
rendez-vous sur www.portmeiricon.com.
Certains fans
n’ont d’ailleurs pas attendu la prochaine convention pour se retrouver parmi
les cottages colorés, puisque le 14 mai dernier a eu lieu la pose d’une plaque
commémorative sur la boutique du Prisonnier, en présence de la télé galloise,
de Robin Llywelyn, gérant de Portmeirion et petit-fils de Sir Clough, et de
Fenella Fielding, la voix du Village, celle-là même qui annonce le beau temps
et le parfum des glaces…
On attend les
photos de nos envoyés spéciaux lors de leur prochaine expédition automnale car
nous n’avons pas le droit de reproduire les photos anglaises, mais on peut déjà
vous dire que cette plaque ronde, dédiée à Mc Goohan et à l’équipe de tournage
galloise, présente le visage de l’acteur entre un grand Bi et une silhouette
du N°6 poursuivie par un rôdeur. Le texte qui résume la série a été écrit par
Roger Langley de Six of One.
Perdu (vraiment)
Nous
venons d’apprendre la disparition de Michaël Billington, décédé le 3/06 dernier
à l’âge de 63 ans des suites d’un cancer. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter
le site personnel de l’acteur, www.michaelbillington.org.uk,
celui de son fan-club, mikebillingtonfans.com,
ou encore celui du fan-club des séries du couple Anderson, www.fanderson.org.uk,
puisque l’acteur s’est largement fait connaître par les épisodes d’UFO.
On y apprend
d’ailleurs que c’est Rose Tobias Shaw, le directeur de casting du Prisonnier,
qui le proposa pour le rôle en se souvenant de sa prestation musclée dans «J’ai
changé d’avis». Il avait également été pressenti pour le rôle de James
Bond.
Par un curieux
coup du sort, Ed Bishop qui jouait le colonel Straker, son supérieur dans UFO,
est mort 5 jours plus tard, à 73 ans. Une raison de plus pour voir ou revoir
cette série de science-fiction kitsch mais bien jouée, qui préfigure Cosmos :
1999 à bien des égards.
Le Prisonnul
A défaut de voir
McGoohan en méchant dans l’épisode III de Star Wars où il aurait
pu jouer un copain de l’Empereur (mais à quoi pense donc George Lucas ?), rabattons-nous
sur le petit écran, tous formats confondus : dans le rayon DVD, je demande par
exemple Les Nuls, L’intégrule paru récemment en coffret 4 DVD
chez Canal + vidéo.
Pour tous ceux
qui, comme moi, sont totalement passés à côté des Nuls au moment
de leur diffusion pour cause 1) de zone géographique arriérée 2) de père accro
au JT, ce coffret est une merveille de drôlerie et de méchanceté. Pour les autres
aussi, visiblement… Les 4 compères y démontrent leurs talents d’acteurs au service
de parodies délirantes et peu soucieuses du politiquement correct, qu’il s’agisse
de Mizou-Misou ou de la France aux chansons…
Mais ce sont
surtout les 2 DVD d’Histoire(s) de la Télévision qui nous intéressent,
au cours desquelles Chantal Lauby, Alain Chabat et Dominique Farrugia jouent
pendant 50 épisodes à la maman (Eve-Marie), au papa (Roland) et au fils (Gilou)
de la famille Gilet, une famille qui passe sa vie, vissée devant la TV, à
l’époque où il n’y avait qu’une chaîne. Les allusions à la série y sont
multiples, et ce dès le générique où la voix off imite Gilou zézayant moi,
ce que j’préférais à la télé, c’était la série le Prisonnier.
Les allusions
deviennent un véritable hommage dans le dernier épisode, «Et la télévision
inventa le dernier épisode», où Gilou se révolte contre sa vie de spectateur
enfermé devant le poste : ses parents tentent de l’empêcher de sortir car la
vie au dehors est pleine de dangers, mais Gilou sort quand même suivi de ses
parents, et se retrouve stupéfait devant la porte du N°6 au Village ! Suit un
long et beau travelling arrière en hélicoptère, où l’on voit s’éloigner peu
à peu le village dans la baie de Cardigan : à voir et à revoir.
TV
A voir ou à revoir
aussi L’évadé d’Alcatraz diffusé le 26/04 à 22H50 sur France
2 avec Magoo en affreux directeur de prison, ou encore «Jeux d’identité»
diffusé le 18/01 sur tvbreizh : Martin Winckler le présente dans sa sélection
des séries de Télécâble n°767 du 15/01, en rappelant que certains
épisodes [de Columbo] méritent d’être vus et revus tant ils dominent
les autres par leurs qualités. Ceux que le rare Patrick McGoohan (ami proche
de Peter Falk) interpréta et mit en scène font partie du lot. Dans «Jeux
d’identité», l’acteur fait de plus un clin d’œil à ses rôles fétiches (ceux
de Destination Danger et du Prisonnier) puisqu’il y interprète…
un ancien agent secret. Dommage que la photo corresponde à l’épisode «En
grandes pompes»… A noter qu’après 7 ans de réflexion (!), Martin Winckler
ne tient plus cette chronique pour mieux se consacrer à d’autres (nombreuses)
passions.
Pour les amateurs
d’ambiances glacées, le DVD de Destination Zebra de John Sturges
est sorti le 4 mai avec, d’après le test de la revue Années Laser, une
image impeccable et un son de très bonne qualité. Les bonus se réduisent
à un petit documentaire d’époque sur... le chef opérateur du film et des
bandes annonces : dommage.
Enfin, pour
les curieux, allez faire un tour du côté du Château, un film de
Rudolf Noelte de 1968 inspiré du roman de Kafka : le chroniqueur du n°155 de
Mad Movies (juillet-août 2003) rappelle en effet que le thème n’est
pas sans rappeler la série britannique Le Prisonnier (où se situe le
Village, quels en sont les habitants, que représente le Château, qui le dirige ?),
avec cette même ambiguïté finale, car l’écrivain n’eut pas le temps d’achever
son livre.
Punk attitude
Et décidément
le Prisonnier se niche dans des endroits hautement improbables,
puisque la série a récemment été diffusée entre 2 concerts des Buzzcocks
ou de Slade lors du Punk Aid, une sorte de gala de charité punk
qui s’est tenu à Norfolk du 18 au 20/03 derniers ! Preuve que la série a toujours
un message libertaire, et que les punks sont des gens charitables comme les
autres…
Pour plus d’infos,
reportez-vous au journal Norfolk Eastern Daily Press, ou consultez le
site www.punk-aid.com.
Le Ministère de l'Intérieur
Ce n’est pas
le titre d’un nouveau roman de Dominique de Villepin, mais celui d’une pièce
jouée au théâtre Guichet Montparnasse entre le 12/01 et le 12/03 derniers. Adaptée
d’un roman d’Alice Massat par et avec Cécile Canal, il s’agit tout simplement
d’un retour en enfance et d’un voyage au cœur de la féminité. A moins que ce
ne soit l’inverse. Apparemment, l’écrivain et l’actrice ne manquent pas
d’humour ni de goût, puisqu’elles déclarent : ce qui arrivait aux autres
m’arriva enfin : je tombais amoureuse d’un garçon de collège, incarnation de
différentes idoles parmi lesquelles, Jean-Louis Aubert, Luke Skywalker et numéro
6, héros de la série Le prisonnier, pour ceux qui s’en souviennent.