Surprise !
Alors que l’adaptation
filmée du Prisonnier ressemble de plus en plus au premier rôdeur submersible,
la surprise vient de la BBC qui a annoncé le 17 novembre sur son site
la production d’une nouvelle série inspirée par l’originale. C’est du moins
ce que déclare Damien Timmer, responsable de la fiction chez Granada
à Londres : il est donc particulièrement bien placé pour l’annoncer puisque,
rappelons-le, Granada Ventures est l’actuelle détentrice des droits du
Prisonnier depuis la fusion en octobre 2003 de Carlton
et de Granada.
Damien Timmer,
qui a réalisé de nombreuses adaptations télévisées de romans d’Agatha Christie
avec les très british Hercule Poirot et Miss Marple, annonce clairement la couleur :
la nouvelle série, qui serait diffusée par la chaîne SkyOne, prendrait
des libertés avec l’original et ne serait par exemple pas tournée à Portmeirion,
mais on y retrouverait selon la BBC les thèmes de la paranoïa, des
conspirations et des crises d’identité sans toutefois conserver le côté
artistique de l’œuvre.
L’annonce est
à suivre de très près car le scénariste de la nouvelle série n’est autre que
Bill Gallagher, l’auteur des épisodes de Conviction (cf. le site
américain www.imdb.com), une
série policière dramatique anglaise de bonne qualité réalisée par Marc Munden
et David Richards, et diffusée par la BBC en 2004.
Confirmation
Après
cette annonce qui représente quoiqu’il advienne un bel hommage à une série s’apprêtant
à souffler ses 40 bougies, nous avons la tristesse de vous confirmer le décès
de David Tomblin, survenu le 4 août dernier (cf. le
rÔdeur n°53 et www.imdb.com).
Quel beau parcours tout de même pour ce proche de McGoohan, qui a poursuivi
une très belle carrière en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis : il était en effet
né en 1931 à… Borehamwood dans le Comté de Hertfordshire, c’est-à-dire dans
la ville même où sera tourné le Prisonnier, près des studios que la MGM
a plus tard construits en 1937 !
Premium TV 2005
Contrairement
à ce que j’avais annoncé dans le précédent rÔdeur, nos envoyés spéciaux
au Premium TV 2005 ne seront pas en mesure de nous rendre compte dans
ces pages du festival des séries télévisées organisé par le Front de Libération
Télévisuelle avec l’aide de 7 à voir Prod, et ce bien malgré eux
: dommage, mais on les salue quand même.
Pour en savoir
plus sur les événements qui ont eu lieu du 26 au 28 août dernier à l’Entrepôt
de Paris, rendez-vous donc sur le site du FLT
où l’on retrouve la liste des nombreuses réjouissances, ainsi que quelques clichés
des rencontres, des participants et du public.
J’en profite
pour rectifier une erreur –merci Alain Carrazé !– à propos de la série américaine
Profit, dont les nombreux fans français attendaient avec impatience
la sortie en DVD : c’est désormais chose faite grâce à l’éditeur Free Dolphin
qui a offert au Premium TV la première diffusion intégrale sur grand
écran de la série en France. Préparez-vous à plonger dans le monde de Jim Profit
pour presque 9 heures ! (même source sur le site du FLT). Le coffret de
3 DVD comprenant l’intégrale des 9 épisodes de la série écrite par David Greenwalt
et John McNamara est disponible dans toutes les bonnes crémeries depuis le 20
octobre. Pour en savoir plus, voici l’adresse magique : http://www.dvdfr.com/dvd/dvd.php?id=20418.
Tout-à-l'ego
Mais qu’est-ce
qu’ils ont tous à se prendre pour le nombril du monde ces journalistes en mal
de sensation(nalisme) ? Après avoir échappé à la junk food de M6
dans le rÔdeur précédent, nous voici désormais
snobés par un certain Cyril Denvers, réalisateur de documentaires pour Réservoir
Prod, la boîte de Jean-Luc Delarue. Motif ? Avoir refusé de lui servir la
soupe dans le cadre d’un documentaire diffusé sur France 3 en juin
2006 consacré à «l’univers des fans» (…) [qui] se propose de faire le
portrait d’hommes et de femmes pour qui la vénération d’une idole tient une
place centrale dans leur vie et qui la pratique au quotidien.
Quand on reçoit
ce genre de propositions, qui plus est sans mention du nom de l’émission, avouez
qu’il y a de quoi se méfier tellement le cliché du fan-fanatique adorateur cinglé,
et si possible déguisé dans sa vie de tous les jours, plaît aux médias et nous
colle aux baskets.
Réponse de Patrick
Ducher au nom du club : je vous remercie de nous avoir contactés dans le
cadre de votre appel à témoins. Le sujet est passionnant et mériterait à lui
seul une thèse en ethnologie urbaine. (…) Si je suis sûr que vous n’aurez aucun
problème à trouver des gens qui «vénèrent» Johnny Halliday, le PSG ou
Brice de Nice, sachez que ce n’est pas notre conception de l’approche
d’une œuvre, en l’occurrence la série télévisée Le Prisonnier. Les fans,
disons plutôt les admirateurs - car le terme «fans» est trop proche de «fanatiques»
- sont furieusement hostiles à ce type de mise en boîte sensationnaliste. L’absence
de tout sens critique (ce que sous-tend le terme de «vénération») est à l’encontre
de l’essence même de la série que nous admirons.
Et ça l’a vexé
le bougre, qu’on puisse refuser de passer à la télé et faire les difficiles !
Jugez-en plutôt : tant pis si l’émission pour laquelle je travaille vous
semble très en dessous de vos considérations intellectuelles et de l’«admiration»
que vous portez à votre série... Apprenez cher Monsieur à faire la part des
choses, et à repérer les reportages qui proposent justement une approche plus
approfondie quel que soit le sujet. «Les fans» est un titre générique et de
travail qui permet «au plus grand nombre» (mais peut-être pas à l’élite que
vous voulez bien incarner) de comprendre rapidement le thème du sujet, bref
ce qu’on appelle un appel à témoins mais qui n’explique en rien la façon dont
nous voulons le traiter.
J’ai le regret de vous informer que nous travaillons avec l’équipe rédactionnelle
Des racines et des ailes, que c’est une garantie de qualité et de sérieux
qui ne permet pas la caricature mais qui au contraire favorise le respect des
gens. Dans une case appelée Histoires d’aujourd’hui, digne et sérieuse
diffusée pendant 1h 50 le lundi en première partie de soirée ... mais peut-être
êtes-vous trop prisonnier de vos préjugés pour vous y intéresser ? Peut-être
serait-il plus judicieux cher président, de vous contacter à l’avenir pour un
appel à témoins sur les directeurs de morale... un sujet étonnant vous en conviendrez.
Au revoir chez vous, président.
Si ça ne relève
pas de la condescendance, de la mauvaise foi et d’un ego surdimensionné, qu’on
m’explique ! S’il avait simplement annoncé le nom de l’émission, pas déshonorante
en effet malgré un formatage exagéré des reportages, Patrick aurait sans doute
réagi différemment. Mais au vu de la réponse de ce Monsieur Denvers, il a finalement
bien fait de l’envoyer bouler : je maintiens et je redis que vénérer une
idole relève de la stupidité et de l’aveuglement et qu’il est hors de question
pour nous de contribuer à véhiculer l’image de fans de cet acabit. Dont acte.
Pour mémoire,
ce Cyril Denvers qui semble si sûr d’être digne et sérieux est également l’auteur
d’un reportage intitulé Quand la religion fait la loi à l’école,
qui avait fait grand bruit lors de sa diffusion le 27/03/2004 sur France
3 : en enquêtant sur la réalité de l’émergence des communautarismes religieux
dans le milieu scolaire, le réalisateur s’était en effet attiré les foudres
des élèves et du proviseur du lycée Turgot à Paris où il avait tourné, pour
s’être focalisé sur les affrontements entre juifs et musulmans et avoir travesti
la vie quotidienne de ce lycée. L’émission de décryptage médiatique Arrêt
sur images diffusée sur France
5 avait notamment épinglé le manque d’objectivité dudit journaliste,
en sa présence…
Ah, une dernière
chose : on dit Bonjour chez vous, et non Au revoir chez vous,
cher monsieur le journaliste. Tout le plaisir a été pour nous, si, si.
Illuminations
Lors
des traditionnelles illuminations du 8/12 à Lyon, un rôdeur a fait son apparition
dans le spectacle Les joueurs de lumière qui avait lieu place
des Terreaux, sur la façade de l’Hôtel de Ville plusieurs fois chaque soir entre
le 7 et le 10/12. Cette animation pyrotechnique à grande échelle mettait en
effet en scène des humanoïdes lumineux suspendus à des filins qui dansaient
sur un gros ballon blanc, surgissaient de bouches géantes et s’élançaient dans
les airs munis d’ailes en feu : une vraie magie pour petits et grands, fruit
de l’imagination du Groupe F qui avait notamment illuminé la Tour Eiffel
pour le passage à l’an 2000. Pour en savoir plus (ou commander un spectacle
dans votre jardin l’été prochain), rendez-vous sur http://www.groupef.com/swffr/groupef-fr.html
Qui veut gagner des ronds ?
Plus drôle et
moins prétentieuse, Laurette Heitz de la société Starling Production
(14, rue Maublanc,75015 Paris, www.starling.fr)
nous a elle aussi contacté fin novembre afin de l’aider à valider la bonne réponse
à la question suivante : dans la série TV Le Prisonnier, la grosse
boule qui empêche les captifs de fuir est :
- Le Voyeur
- Le Suiveur
- Le Rôdeur
- Le Traqueur
Le voyeur aurait
certainement plu aux amateurs du génial cinéaste Michael Powell, mais tel n’était
pas le propos : Christian Delattre lui a donc confirmé qu’il n’y avait aucune
ambiguïté possible dans la réponse, et a été remercié avec bonne humeur et courtoisie.
En revanche, à sa question légitime pouvez-vous nous dire quelle est l’émission
de télévision en question ?, il n’a pu obtenir qu’une réponse sibylline :
je ne peux vous dire par mail de quelle émission il s’agit ; vous pouvez
me téléphoner !! De là à conclure que de belles adeptes du mystère peuplent
aussi le monde enchanté des boîtes de production…
Dans le même
ordre d’idées, le jeu du Maillon faible du 10/09 dernier sur TF1
avait comme protagonistes l’équipe de Koh-Lanta. La première question
portait sur le héros d’une série des années 60 poursuivi par une grosse boule
blanche : ils n’ont pas su répondre, et notre informateur ne nous dit pas si
Laurence Boccolini les a insultés…
Total look
Après
The Killers en veste à liseré et The small faces entassés dans
un fauteuil-globe (cf. le rÔdeur n°53), c’est au tour de Robbie Williams d’arborer
une veste anglaise très typique dans le clip de son dernier tube, « Tripping »,
extrait de l’album Intensive Care. Il n’est d’ailleurs pas le
seul à être déguisé dans cette suite de cauchemars où il fuit sans cesse, puisque
dans l’épisode où il se retrouve coincé dans une voiture grisâtre au milieu
d’une ville grisâtre, il est accompagné de 2 cruches blondes et d’un bébé vêtus
de marinières. On peut visionner le clip sur plusieurs sites, dont celui-ci :
http://www.videocodezone.com/videos/r/robbie_williams/tripping.html
Restons du côté
des greluches et des fanfreluches avec le merveilleux site www.rose-petasse.com
qui, comme son nom l’indique, s’adresse aux pétasses aimant le rose sous toutes
ses formes ! Car entre une paire de bottes à poil mou et un t-shirt flashy se
glissent à plusieurs reprises des fauteuils-globe blancs garnis de coussins
roses et de donzelles affriolantes, comme il se doit ! A conseiller de toute
urgence à une conductrice de Lotus Elise rencontrée un jour et qui se parait
exclusivement de ces mêmes couleurs, voiture comprise !
Prises de têtes
Peu de McGoohan
à se mettre sur l’écran ces temps-ci, si ce n’est à l’Institut Lumière
de Lyon qui a proposé le film Scanners les 29 novembre et 3-4
décembre derniers dans le cadre d’une rétrospective consacrée à David Cronenberg.
Résumé du début
de l’histoire pour ceux qui auraient oublié les cervelles qui giclent : au
sein de la société Consec, une conférence est donnée par un «scanner», télépathe
aux tendances psychopathes, pour démontrer ses pouvoirs mentaux. Il a besoin
d’un volontaire pour lui servir de partenaire, mais celui-ci, doté de dons surnaturels,
le tue brutalement. Les dirigeants de Consec, qui savent qu’un groupe de «scanners»
cherchent à détruire la société, décident de localiser ce groupe et l’éliminer.
Pour cela, il leur faut un «scanner» surdoué qu’ils pourront contrôler et utiliser.
«A l’époque
où Scanners et Chromosome 3 sont sortis, se souvient Cronenberg,
ils ont été définitivement rejetés en deuxième classe et il n’était pas question
qu’un grand studio s’y souille les mains. Ils refusaient absolument de toucher
aux films d’horreur à petit budget.»
Dans ce long
métrage sorti en 1981, Patrick McGoohan incarne le glacial Docteur Paul Ruth,
éminence grise de l’organisation gouvernementale Consec, qui recrute le scanner
surdoué Cameron Vale (Stephen Lack) afin de contrer les affreux télépathes révoltés.
Ce petit musée des horreurs est sorti en DVD chez Opening (distribution :
GCTHV) et se trouve assez facilement. Plus d’infos sur le film sur http://films.cultes.free.fr/scanners.htm
ou sur http://www.devildead.com/scanners/scanners.htm.
Bouquin
Dans le roman
La reine du silence paru chez Gallimard en 2004 dans lequel
Marie Nimier revient sur la mort de son père, Roger Nimier, on trouve cette
citation surprenante : un ballon invisible nous séparait. Ce n’était pas
le ballon du Prisonnier, ce rôdeur qui se plaque contre ton visage, ni
celui qu’on te fait respirer avant l’opération des amygdales, mais une bulle
protectrice ayant pour diamètre les deux bandes blanches réglementaires.
Méchant ballon, comme dit mon neveu en voyant le rôdeur…
Alias
Le 5ème épisode
de la 4ème saison d’Alias, actuellement diffusée sur M6,
est intitulé «Le village» : Sydney et Vaughn se font passer pour
un couple de Russes afin d’infiltrer un groupe de terroristes qui a dérobé une
arme électromagnétique très dangereuse (pour plus de précisions, cf. http://www.aliasparfil2001.com/episodes/71/r%E9sum%E9%20episode%2071.htm).
Ils se retrouvent donc en Russie enfermés dans un village américain modèle avec
d’autres couples, et doivent faire leurs preuves pour intégrer le groupe, y
compris en dézinguant les charmants voisins.
Hormis le thème
du village, je n’ai pas repéré d’allusion franche au Prisonnier,
et l’épisode en questions rappelle davantage «Colony Three» dans
Destination Danger - les armes en plus- ou «Arcadia»
dans la 6ème saison des X-Files –en nettement moins drôle. Ceci dit,
si Michaël Vartan jouait le n°6 dans la future adaptation de la BBC,
l’audience féminine serait assurée…