Le fan-club officiel de la série est anglais et
s'appelle Six Of One. Son nom est un clin d'il à la réplique d'un Numéro
Deux dans l'épisode Arrival/L'arrivée: "Six of one, half a dozen of the
other" (ou "blanc bonnet, bonnet blanc" en français, avec un jeu de
mot intraduisible sur les chiffres 1 et 6
). Il a été fondé le 6 janvier 1977
par Judie Adamson et David Barrie. Depuis près de 25 ans, le club publie
des fanzines, organise des conventions, invite des acteurs, réalisateurs, doublures,
ayant participé à la série. Les membres les plus assidus produisent des films inspirés
de leur série fétiche (Village of the Damned par le groupe de Shrewsbury, Village
Day par David Stimpson pour n'en citer que deux), d'autres réalisent des recherches
en profondeur (Steven Ricks a publié dans les années 90 une série remarquable de
vidéos documentaires sur la production de la série). Le club a publié plusieurs revues.
Les premières consistaient en de simples feuillets agrafés à la main (Alert, Spoke,
). Petit à petit, on est passé de l'artisanat à un professionnalisme pointu. La
revue officielle s'est appelée Number Six de 1984 à 1993 sous les auspices de
Howard Foy. C'est David Healey qui est maintenant le rédacteur en chef de In
The Village, publié trimestriellement. Les coordonnées du club présidé par Roger
Langley sont : Six of One, PO Box 66, Ipswich IP2 9TZ, England. Site : www.ThePrisonerAppreciationSociety.com.
L'abonnement en 2001 coûte £20.
En France, Le rÔdeur (association loi 1901)
passe en revue l'actualité de la série et explore les thèmes de réflexion qu'elle
suscite. La Rencontre Nationale donne l'occasion de retrouver l'ambiance de la série à
travers des expositions et des projections vidéos. Le site Internet du club diffuse
également toutes les informations relatives au Prisonnier. L'abonnement
au rÔdeur permet de recevoir quatre fois par an le bulletin de liaison et le hors-série
annuel. Les coordonnées du club sont ; Le rÔdeur, BP 2046, 69616 Villeurbanne Cedex
(France). e-mail: lerodeur@leprisonnier.net.
L'abonnement en 2000 coûte 150FF.
[Nous reproduisons ci-dessous une interview accordée dans le cadre
d'un exposé en avril 2000 par Patrick Ducher, coordinateur du club français, à Emilie
Helmstein étudiante au CELSA.]
Combien d'adhérents votre fan-club compte-t-il ?
Le club Six of One compte dans le monde environ 2500 membres. La
branche française, quant à elle, a compté jusqu'à 500 membres au début des années 90
(lors du "boom" des séries cultes). Les "Frenchies" représentent
actuellement une centaine de membres.
Quelles sont les activités du fan-club ? Les fans se réunissent-ils
souvent ?
Le club édite trimestriellement un bulletin d'information à l'usage
exclusif de ses membres : "Le rÔdeur". Le 1er numéro est paru en
1989. Le rÔdeur, c'est aussi le nom de notre association loi 1901 - nous sommes tous
bénévoles - créé sous cette forme en 1991. Chaque année est organisée aussi la
"RFP" (Rencontre Française du Prisonnier). C'est l'occasion pour des fans de la
France entière de se retrouver pour visionner des vidéos, participer à des jeux
(musicaux, de connaissance sur la série, etc.).
Quels sont les projets du club pour l'avenir ? De grands événements
sont-ils en préparation ?
Dans le futur proche, nous lançons une série d'actions orientées
vers Internet : en effet, nous changeons d'adresse Web et relookons notre site. Je peux
d'ores et déjà vous inviter à nous retrouver sur www.leprisonnier.net à partir du mois
de mai 2000 ! D'autre part, l'adaptation cinéma du Prisonnier - dont la
préparation semble belle et bien mise sur les rails - va nous occuper. Plus une autre
sortie (surprise, surprise, ...) sans doute courant 2000. Nous nous faisons l'écho de
toute initiative artistique liée à la série. Ainsi, nous éditons un tiré à part en
noir et blanc du dessinateur Mezzo (consultable sur notre site).
En quoi consiste concrètement le CDP, que vous avez mis en place ?
Le CDP (Centre Documentaire du Prisonnier) a été créé par
Jean-Michel Philibert (fondateur et ex-président du rÔdeur) et moi-même en 1991. Il
s'agit de collecter toute information dans la presse concernant Le Prisonnier, Destination
Danger, Patrick McGoohan... Nous avons créé une dizaine de thèmes (la série, les fans,
la production, ...) et répertorions depuis près de dix ans les articles que nous
trouvons ou qu'on nous envoie. Toute personne peut nous commander des recherches sur des
thèmes particuliers moyennant une petite contribution (photocopie et frais de
recherches).
En tant que fan, pouvez-vous me parler de votre passion : comment vous
êtes devenu fan et ce que vous aimez dans la série ?
J'ai vu la série étant enfant, vers 1973-74 je pense dans le cadre de
l'émission "La Une est à vous". Le principe : les téléspectateurs votaient
pour leurs séries préférées, selon des genres particuliers (science-fiction, policier,
...). C'est comme ça que j'ai découvert Au-delà du réel, Les mystères de
l'Ouest etc.. Le Prisonnier m'avait impressionné car, au contraire des autres
séries, il n'y avait pas de pistolets, pas de "méchants apparents", et puis la
grosse boule blanche me faisait l'effet d'un gigantesque marshmallow. Effrayant ! Mais les
enfants adorent se faire peur...
D'où vient à votre avis l'effet culte provoqué par la série ?
Au début des années 90 est paru le livre d'art Le Prisonnier
chef-d'uvre télévisionnaire de Alain Carrazé et Hélène Oswald qui
a réellement déclenché en France une prise de conscience par rapport à la série.
Celle-ci avait été rediffusée plusieurs fois par M6, mais la réception dans les
régions était parfois très moyenne. La rediffusion en 1989-90 sur M6, puis la sortie de
3 épisodes jusqu'alors non doublés, ont en quelque sorte confirmé le phénomène.
Depuis, l'expression "Bonjour chez vous" est devenue usuelle chez les gens
branchés...
A propos du "village universel" : Quelles sont les
répercussions de la série dans d'autres domaines, comme la musique, la littérature ou
les médias ?
Elles sont multiples, amusantes, surprenantes, inquiétantes. Les
Guignols de Canal Plus ont fait plusieurs clins d'yeux à la série (Maradona poursuivi
par un gros ballon de foot, ...). Des reportages (notamment l'émission Faut pas rêver,
...) ont été consacrés à Portmeirion, le village hôtel où a été tournée une
partie de la série. Mais ce qui fait peur, c'est que de plus en plus, on se réfère à
la série pour souligner que si elle était en avance sur son temps en 1967 (sa date de
création), elle est maintenant furieusement de son époque : caméras de surveillance,
fichage d'électeurs, etc. sont là pour nous le rappeler.
Pourriez-vous révéler un petit scoop extrait de votre dernier livre,
"L'Idiot du village"? Quelle était, par exemple, la première version du
rôdeur ?
Le Rôdeur "Mark I" était à l'origine une espèce de kart
sur lequel étaient enchassés une coque et un gyrophare. Il devait émettre des sons
terrifiants, monter aux murs, aller sur l'eau. L'aspect visuel était ridicule (!). Il a
coulé dans la baie de Cardigan lors d'un essai. La légende dit que soit Bernard
Williams, soit Patrick McGoohan, soit X, Y ou Z a regardé le ciel et aperçu un ballon
sonde blanc flottant dans les airs. La forme du rôdeur venait de naître... et son aspect
irréel est bien plus terrifiant qu'une mécanique (mal) huilée...